- La population de moustiques a été pratiquement éliminée en l'espace d'un an.
- Le système de pièges de Biogents est beaucoup plus efficace que les traitements chimiques et il capture également les moustiques résistants aux insecticides.
- L'arrêt de l'utilisation d'insecticides a permis de restaurer la flore et de la faune de l'île.
- Notre concept innovant et durable permet de réduire les coûts sur la durée par rapportaux méthodes conventionnelles.
Si vous avez déjà été aux Maldives, vous savez que ces îles sont souvent envahies de moustiques, surtout pendant la mousson. Les maladies transmises par les moustiques alimentent les inquiétudes aux Maldives, même si la situation varie selon l’île et la période de l’année. Les Maldives n’ont pas enregistré de cas de paludisme depuis 1984, mais certaines îles ont néanmoins connu des cas de dengue et de chikungunya.
Contrairement à de nombreux groupes hôteliers, qui ont opté pour une lutte chimique contre les populations de moustiques, Soneva travaille avec Biogents, figure de proue dans le monde de la recherche sur la démoustication, afin de mettre en place une solution anti-moustiques durable et sans insecticides.
L’objectif de ce partenariat entre Soneva et Biogents est de réduire à néant la population de moustiques sur l’île de Kunfunadhoo, qui abrite le complexe Soneva Fushi. Ainsi, le groupe entend montrer à la communauté internationale que des alternatives durables et sans insecticides existent pour la démoustication, et vise à ce que l’île devienne la première île des Maldives sans aucun moustique.
Dès juillet 2019, un mois après le lancement de l’opération, le nombre de moustiques capturés sur l’île avait déjà fortement baissé. Après environ 8 mois, la population de moustiques a été presque éliminée, avec des taux de capture de moustiques constamment très bas :
Nombre moyen de moustiques tigre capturées par piège BG-Mosquitaire-CO2.
Avant le partenariat avec Biogents, la problématique des moustiques à Soneva Fushi était prise en charge par une entreprise lutte contre les nuisibles ordinaire, avec des vapeurs chaudes et des brumisateurs d’insecticides. Toutefois, au fil du temps la population de moustiques a développé une forte résistance à ce traitement, le rendant totalement inefficace. En outre, les vapeurs ciblent uniquement les moustiques adultes. Non seulement les moustiques sont devenus plus résistants, mais en plus, les vapeurs touchaient d’autres insectes de l’île Kunfunadhoo, comme les papillons, les libellules, les bourdons, les coléoptères, et bien d’autres. Aujourd’hui, grâce à la nouvelle technique de démoustication, l’île enregistre une augmentation de ses populations d’insectes locaux. L’abondance de ces pollinisateurs naturels permet également la multiplication des fleurs et des fruits. Les jardins de Soneva Fushi se portent à merveille et produisent suffisamment de ressources pour approvisionner les restaurants. À son tour, la multiplication des fruits et des insectes a permis le retour d'un plus grand nombre d’oiseaux sur les rivages de l’île Kunfunadhoo et des lucioles ont à nouveau pu être observées la nuit.
« Améliorer l’efficacité des pièges à moustiques a toujours été le cœur de métier de Biogents. Nous proposons ainsi des outils adaptés, mais ce n’est pas suffisant, l’approche exige également une bonne connaissance des moustiques et un suivi dans le temps. Soneva l’a très bien compris, et grâce à la vision de tous les partenaires impliqués, le projet ouvre la voie à de nouvelles normes », a déclaré le Dr. Andreas Rose, co-fondateur et membre du comité de direction de Biogents.
« Le lancement de ce projet par Soneva est une véritable avancée et doit servir d’exemple pour le reste du monde. Il prouve que la démoustication durable et innovant peut remplacer les solutions chimiques, » a affirmé l’entomologiste médical Bart G.J. Knols, titulaire d’un doctorat et d’un MBA. En collaboration avec Akib Jahir, titulaire d'un master et directeur de la lutte contre les nuisibles pour Soneva, il gère la mise en place du projet pour Soneva Fushi, avec Biogents et Soneva.
Plus de 500 pièges, de deux types, ont été déployés sur l’île : le BG-GAT, un piège anti-larves qui cible le moustique tigre déjà nourri et à la recherche d'un endroit où pondre ses œufs ; et le BG-Mosquitaire CO2, qui cible les moustiques à la recherche d'un repas de sang. Le dioxyde de carbone, produit par la fermentation de levure et de sucre, ainsi qu’un attractif à base d’acide lactique, produit par la peau humaine, servent de leurres pour les moustiques.
Parallèlement aux pièges, Bart G.J. Knols et Akib Jahir ont également sensibilisé les hôtes de Soneva Fushi quant aux zones de reproduction des moustiques et à la manière de limiter les eaux stagnantes sur l’île. Parmi les solutions abordées, on peut citer la réduction de l’utilisation de bâches, l’organisation de journées de nettoyage pour éliminer les noix de coco vides et tout autre objet pouvant contenir de l’eau, ainsi que la tenue d’inspections quotidiennes de certains secteurs de l’île pour y contrôler la présence de larves de moustiques.
La réussite de ce projet montre que les innovations sans insecticides combinées à la connaissance de la biologie des moustiques sont très efficaces et évitent les problèmes de résistance.
Plus de détails sur les résultats dans la publication :
Jahir A, Kahamba NF, Knols TO, Jackson G, Patty NFA, Shivdasani S, Okumu FO, Knols BGJ. Mass Trapping and Larval Source Management for Mosquito Elimination on Small Maldivian Islands. Insects 2022, 13, 805. https://doi.org/10.3390/insects13090805